Juillet 2016 à mai 2018

  Je continue ma petite vie. Les acouphènes toujours présents. J’ai besoin d’une interprète en LSF pour les réunions. Impression d’avoir une cophose à droite.
Louis ne me parle plus. Il est dans sa période d' ado. Je vois bien que ça le gonfle de téléphoner pour moi, d’écouter les messages vocaux, de répéter dans les magasins. Il m’assure qu’il n’a pas honte mais je sens bien que...

Je commence  à en avoir :
- marre  d’être dépendante d’une interprète
- marre que les collègues fassent peu d’efforts et que ce soit toujours l’interface de communication qui doit traduire
- marre d’être un danger pour moi-même, de ne plus entendre les voitures
- marre de ne plus connaître mon fils, la prunelle de mes yeux
- marre de ne rien comprendre lors des papotages avec les « princesses »
- marre d’être comme ça

 Un après-midi, je décide d’envoyer un mail à la secrétaire du professeur V. en lui demandant si mon dossier est toujours valable.
J’ai pris ma décision. Qu’ai-je à perdre ? Une oreille...c’est déjà fait.
Qu’ai-je à gagner ? TOUT
Je ne pense pas aux conséquences de l’opération. Pas encore.
La secrétaire me répond en me demandant ma date de naissance afin de chercher mon dossier.
Puis silence.
Je lui donne les dates des vacances dans le Nord, on ne sait jamais.
Début juin, je reçois un courrier : rdv avec le professeur V.le 11 juillet. Ça y est ! La machine est en route !
Je n’en parle à personne.
Personne pour m’angoisser. Personne pour me faire des réflexions.
Juste avant de partir, j’en parle aux amis, à ma mère.
I. ma directrice me demande : "Imagine que le professeur V. peut t’opérer cet été. Que lui réponds tu ?"
Oui, je lui réponds oui.
J’ai mis deux ans, deux années à réfléchir mais je suis prête !

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