Le 28 septembre 2018 : découverte de Nice et petit bilan perso
Marché, shopping avec maman.
J'ai découvert un bruit que je déteste : le claquement des jets d'eau sur le sol à la coulée verte. Le bruit m'horripile ! Je le dis à Louis, cela le fait rire.
C'est très bruyant la ville.
Sieste. Tous ces bruits me fatiguent.
Louis me demande si j'entends l'écho dans le couloir ( j'entends), le frigo ( j'entends) ...
Je me rends compte que je n'entends plus qu'un seul son : celui avec l'implant. C'est Naïda qui prône. Je n'ose pas imaginer le travail de mon cerveau. Je comprends la fatigue.
Je me rends compte aussi que je suis moins nerveuse, beaucoup plus calme. Car j'entends tout, absolument tout. Je ne comprends pas tout mais cela vient. Je commence à comprendre la télé ( c'est quoi ce sous-titrage de brin ?!)
Quand je retire Naïda le soir, j'ai un sentiment de grand vide. Je n'entends plus rien. La compréhension avec la prothèse gauche devient de plus en plus difficile.
Je reprends le boulot lundi, cela risque de changer avec les élèves.
J'essaie de tout mettre par écrit, toutes ces émotions qui me submergent. C'est très intense.
Je sais que j'ai une chance inouïe d'être aussi bien entourée :
- par Louis : je sais qu'il est là, même s'il est préoccupé par son adolescence
- par ma mère : sans elle, rien n'est possible
- par mes amies princesses : Olivia, Valérie, Caroline (s), Sophie, Sonia, Isabelle, Vero, Astrid...
- par Sylvain : j'ai bien fait de l'écouter. Je ne le remercierai jamais assez.
- par le professeur V. : il est mon sauveur par son talent de chirurgien. Il faudra que je lui demande un jour pourquoi il a choisi cette filière. Ce n'est pas un hasard. Le hasard n'existe pas.
- par l'équipe du CHU et du laboratoire AB : j'ai des visages en mémoire, quelques noms...Ils font le maximum pour moi ( je ne pourrai que le confirmer par la suite)
J'écris pour laisser une trace de cette expérience, de cette aventure de fou J'écris, c'est Isabelle qui m'en a donné l'idée. Et cela me fait du bien de mettre sur papier tout ce que j'ai vécu et tout ce que je vivrai.
J'écris parce que Sylvain me l'a conseillé : pas pour lui, pas pour moi mais pour les autres, les personnes sourdes qui doutent de l'implant cochléaire.
Je n'ai jamais voulu regarder une vidéo de l'opération sur Youtube. Louis a dû le faire, j'en suis persuadée. Je n'ai jamais rencontré d'adulte sourd implanté.
J'ai refusé, renié, pendant des années. Je n'étais pas prête tout simplement. J'avais peur sincèrement.
Cette plaque dans la tête : je l'ai tenue dans mes mains le vendredi 21 septembre, c'est un bijou de la technologie. L'électrode, c'est la vie !
J'ai vu un reportage à la télé que grâce à un seul électrode, des personnes pouvaient remarcher. J'en ai 16 dans la tête.
Antoine, mon ami l'Ange, m'a trouvé le surnom de Super Jaimie. Je suis devenue une oreille bionique.
Je sais ...je suppose ...tout le bonheur qui m'attend. Je n'y croyais pas. Je ne suis qu'au début des réglages et déjà, cela dépasse mes espérances.
Maman m'a offert ce cahier aujourd'hui. Il est magnifique. C'était important que j'écrive cette aventure sur un beau support. J'ai adoré l'idée que ce soit elle qui me l'offre.
Maman qui m'accompagne à chaque fois au CHU
Maman qui motive les troupes dans la salle d'attente.
Maman qui écoute les échecs, les doléances des patients.
Maman qui remplit les cases des mots fléchés
Qui papote avec le personnel
Qui annonce à qui le veut ( ou ne le veut pas d'ailleurs) que j'entends et que je comprends tout.
Je n'ose imaginer sa situation.
Je suis passée de monde des entendants au monde des malentendants, au monde des sourds et je reviens au monde des entendants !
J'ai découvert un bruit que je déteste : le claquement des jets d'eau sur le sol à la coulée verte. Le bruit m'horripile ! Je le dis à Louis, cela le fait rire.
C'est très bruyant la ville.
Sieste. Tous ces bruits me fatiguent.
Louis me demande si j'entends l'écho dans le couloir ( j'entends), le frigo ( j'entends) ...
Je me rends compte que je n'entends plus qu'un seul son : celui avec l'implant. C'est Naïda qui prône. Je n'ose pas imaginer le travail de mon cerveau. Je comprends la fatigue.
Je me rends compte aussi que je suis moins nerveuse, beaucoup plus calme. Car j'entends tout, absolument tout. Je ne comprends pas tout mais cela vient. Je commence à comprendre la télé ( c'est quoi ce sous-titrage de brin ?!)
Quand je retire Naïda le soir, j'ai un sentiment de grand vide. Je n'entends plus rien. La compréhension avec la prothèse gauche devient de plus en plus difficile.
Je reprends le boulot lundi, cela risque de changer avec les élèves.
J'essaie de tout mettre par écrit, toutes ces émotions qui me submergent. C'est très intense.
Je sais que j'ai une chance inouïe d'être aussi bien entourée :
- par Louis : je sais qu'il est là, même s'il est préoccupé par son adolescence
- par ma mère : sans elle, rien n'est possible
- par mes amies princesses : Olivia, Valérie, Caroline (s), Sophie, Sonia, Isabelle, Vero, Astrid...
- par Sylvain : j'ai bien fait de l'écouter. Je ne le remercierai jamais assez.
- par le professeur V. : il est mon sauveur par son talent de chirurgien. Il faudra que je lui demande un jour pourquoi il a choisi cette filière. Ce n'est pas un hasard. Le hasard n'existe pas.
- par l'équipe du CHU et du laboratoire AB : j'ai des visages en mémoire, quelques noms...Ils font le maximum pour moi ( je ne pourrai que le confirmer par la suite)
J'écris pour laisser une trace de cette expérience, de cette aventure de fou J'écris, c'est Isabelle qui m'en a donné l'idée. Et cela me fait du bien de mettre sur papier tout ce que j'ai vécu et tout ce que je vivrai.
J'écris parce que Sylvain me l'a conseillé : pas pour lui, pas pour moi mais pour les autres, les personnes sourdes qui doutent de l'implant cochléaire.
Je n'ai jamais voulu regarder une vidéo de l'opération sur Youtube. Louis a dû le faire, j'en suis persuadée. Je n'ai jamais rencontré d'adulte sourd implanté.
J'ai refusé, renié, pendant des années. Je n'étais pas prête tout simplement. J'avais peur sincèrement.
Cette plaque dans la tête : je l'ai tenue dans mes mains le vendredi 21 septembre, c'est un bijou de la technologie. L'électrode, c'est la vie !
J'ai vu un reportage à la télé que grâce à un seul électrode, des personnes pouvaient remarcher. J'en ai 16 dans la tête.
Antoine, mon ami l'Ange, m'a trouvé le surnom de Super Jaimie. Je suis devenue une oreille bionique.
Je sais ...je suppose ...tout le bonheur qui m'attend. Je n'y croyais pas. Je ne suis qu'au début des réglages et déjà, cela dépasse mes espérances.
Maman m'a offert ce cahier aujourd'hui. Il est magnifique. C'était important que j'écrive cette aventure sur un beau support. J'ai adoré l'idée que ce soit elle qui me l'offre.
Maman qui m'accompagne à chaque fois au CHU
Maman qui motive les troupes dans la salle d'attente.
Maman qui écoute les échecs, les doléances des patients.
Maman qui remplit les cases des mots fléchés
Qui papote avec le personnel
Qui annonce à qui le veut ( ou ne le veut pas d'ailleurs) que j'entends et que je comprends tout.
Je n'ose imaginer sa situation.
Je suis passée de monde des entendants au monde des malentendants, au monde des sourds et je reviens au monde des entendants !
J'adore le passage du sous titrage. Même quand j'ai du mal à entendre une émission j'évite de le mettre car ça ne raconte pas tout. C'est du brin lol.
RépondreSupprimer