Le 18 septembre 2019 : J - 1 ! Que d'émotions !
Je n'arrête pas d'y penser. Je ne peux cesser d'y songer. Et franchement, je suis hyper émue...
Je me remémore le chemin parcouru depuis un an : Le 18 septembre 2018, j'étais dans le Nord, n'entendant qu'avec la prothèse gauche. Enfin, entendre est un grand mot, plutôt percevoir des sons et utiliser la lecture labiale à gogo. Il y a un an, j'étais hyper angoissée mais terriblement excitée. Angoissée par la présence de cette bosse ( l'implant ! ), angoissée par l'idée de devoir, peut-être, me faire réopérer mais excitée d'essayer le processeur, d'être activée !
Je n'arrête pas d'y penser car je suis en train de préparer le repas pour les princesses. Jai décidé de le célébrer. Un repas 100% ch'ti ! Une fiesta du tonnerre avec celles qui m'ont soutenue, motivée à Nice. Je leur ai concocté une surprise : un p'tit truc de mon cru mais chut ...Bien sûr, je suis triste que les Nordistes soient absents...
Il y a un an, je n'entendais plus rien, je ne pouvais plus téléphoner, j'étais dépendante d'un interprète en LSF lors des réunions de travail, j'étais frustrée à chaque conversation à plusieurs. Je me sentais en retrait, isolée ...démunie. Mais c'était avant !
Grâce au 16, j'ai pu rencontrer de merveilleuses personnes, des professionnels engagés et bienveillants.
Rien n'est parfait, rien ne sera jamais parfait et ...amen. J'aurai toujours des difficultés à comprendre certaines voix ...et basta !
Le principal objectif de cette aventure complètement folle était d'entendre Louis. Sa voix, ses intonations, son rire ...J'adore !
je l'ai fait aussi pour moi : pour vivre tout simplement, pour devenir moi-même, retrouver mes passions : la musique, le cinéma, les papotages...
Je suis une éternelle pipelette, j'adore discuter avec les gens, échanger des pensées, des émotions.
A l'aube de la cinquantaine, il était temps que je me réconcilie avec ...moi-même.
Une chose me taraude quand même, depuis un certain temps, et je ne peux pas en faire abstraction.
On m'a toujours dit que ma surdité était due à une défaillance du nerf auditif. Cela veut dire qu'il faiblissait au fil du temps, qu'il vieillissait plus vite d'où la surdité évolutive.
Or, pouvoir entendre avec l'implant nécessite le nerf auditif. Cela veut-il dire qu'un jour je n'entendrais plus même avec les 16 ?
Cela veut-il dire que l'opération aura été vaine ? J'ai besoin de savoir. Besoin de trouver des réponses. Il faut absolument que j'en parle au Professeur Vincent.
Je sais que je dois profiter de l'instant présent, mais je ne peux pas m'empêcher de me tourner vers l'avenir. Vais- je devenir sourde profonde limite cophose ? Oui, cophose puisque la cochlée n'existe plus et que l'appareil auditif est dorénavant impossible. J'ai vraiment besoin de savoir. Si le nerf auditif me lâche, que me restera-t-il ?
Pour l'instant, à la veille de ce premier anniversaire, de décide de zapper cette angoisse.
Je visionne des images dans ma tête :
- le séjour à l'hôpital avec Sophie
- la convalescence, la fatigue
- l'activation avec l'audioprothésiste ( Anne -Sophie) et mes larmes de crocodile.Je me souviens de sa voix, des ondulations sonores, des petits bruits métalliques et surtout cette impression de matière comme si je pouvais tenir les sons au creux de ma main. Oui, c'est exactement cette image : attraper les sons au vol ...car ils avaient une tessiture.
- la première semaine de découvertes dans le Nord
- le retour à Nice ...et Louis
J'ai zappé la fatigue, les acouphènes, les grosses crises des électrodes, les céphalées, les nausées...Je zappe, je ne garde que le meilleur.
je sais ce qui m'attend pour la seconde oreille, je n'ai plus peur. Autant jouer le tout pour le tout.
Demain, j'écrirai le dernier article de ce journal puis je le rangerai.
J'y note, à la fin, tous les films que je vais voir, peut-être est-ce la seule chose que je continuerais d'y écrire.
Un second cahier, encore dans son emballage, m'attend patiemment pour les aventures d'une bi-implantée comme on dit !
Cela me fait tout drôle de me dire que ce journal sera fini demain.
Je l'ai commencé surtout pour témoigner, pour échanger, laisser une trace, donner de l'espoir ...
Mais je remarque que ce journal m'a énormément aidée. Mettre sur papier mes ressentis m'a fait prendre conscience de beaucoup de choses, m'a donné de très belles leçons de vie.
J'espère, un jour, pouvoir le publier. Cela se fera ...ou pas. Il fait partie de l'aventure.
Je n'arrête pas d'y penser. Je ne peux cesser d'y songer. Et franchement, je suis hyper émue...
Je me remémore le chemin parcouru depuis un an : Le 18 septembre 2018, j'étais dans le Nord, n'entendant qu'avec la prothèse gauche. Enfin, entendre est un grand mot, plutôt percevoir des sons et utiliser la lecture labiale à gogo. Il y a un an, j'étais hyper angoissée mais terriblement excitée. Angoissée par la présence de cette bosse ( l'implant ! ), angoissée par l'idée de devoir, peut-être, me faire réopérer mais excitée d'essayer le processeur, d'être activée !
Je n'arrête pas d'y penser car je suis en train de préparer le repas pour les princesses. Jai décidé de le célébrer. Un repas 100% ch'ti ! Une fiesta du tonnerre avec celles qui m'ont soutenue, motivée à Nice. Je leur ai concocté une surprise : un p'tit truc de mon cru mais chut ...Bien sûr, je suis triste que les Nordistes soient absents...
Il y a un an, je n'entendais plus rien, je ne pouvais plus téléphoner, j'étais dépendante d'un interprète en LSF lors des réunions de travail, j'étais frustrée à chaque conversation à plusieurs. Je me sentais en retrait, isolée ...démunie. Mais c'était avant !
Grâce au 16, j'ai pu rencontrer de merveilleuses personnes, des professionnels engagés et bienveillants.
Rien n'est parfait, rien ne sera jamais parfait et ...amen. J'aurai toujours des difficultés à comprendre certaines voix ...et basta !
Le principal objectif de cette aventure complètement folle était d'entendre Louis. Sa voix, ses intonations, son rire ...J'adore !
je l'ai fait aussi pour moi : pour vivre tout simplement, pour devenir moi-même, retrouver mes passions : la musique, le cinéma, les papotages...
Je suis une éternelle pipelette, j'adore discuter avec les gens, échanger des pensées, des émotions.
A l'aube de la cinquantaine, il était temps que je me réconcilie avec ...moi-même.
Une chose me taraude quand même, depuis un certain temps, et je ne peux pas en faire abstraction.
On m'a toujours dit que ma surdité était due à une défaillance du nerf auditif. Cela veut dire qu'il faiblissait au fil du temps, qu'il vieillissait plus vite d'où la surdité évolutive.
Or, pouvoir entendre avec l'implant nécessite le nerf auditif. Cela veut-il dire qu'un jour je n'entendrais plus même avec les 16 ?
Cela veut-il dire que l'opération aura été vaine ? J'ai besoin de savoir. Besoin de trouver des réponses. Il faut absolument que j'en parle au Professeur Vincent.
Je sais que je dois profiter de l'instant présent, mais je ne peux pas m'empêcher de me tourner vers l'avenir. Vais- je devenir sourde profonde limite cophose ? Oui, cophose puisque la cochlée n'existe plus et que l'appareil auditif est dorénavant impossible. J'ai vraiment besoin de savoir. Si le nerf auditif me lâche, que me restera-t-il ?
Pour l'instant, à la veille de ce premier anniversaire, de décide de zapper cette angoisse.
Je visionne des images dans ma tête :
- le séjour à l'hôpital avec Sophie
- la convalescence, la fatigue
- l'activation avec l'audioprothésiste ( Anne -Sophie) et mes larmes de crocodile.Je me souviens de sa voix, des ondulations sonores, des petits bruits métalliques et surtout cette impression de matière comme si je pouvais tenir les sons au creux de ma main. Oui, c'est exactement cette image : attraper les sons au vol ...car ils avaient une tessiture.
- la première semaine de découvertes dans le Nord
- le retour à Nice ...et Louis
J'ai zappé la fatigue, les acouphènes, les grosses crises des électrodes, les céphalées, les nausées...Je zappe, je ne garde que le meilleur.
je sais ce qui m'attend pour la seconde oreille, je n'ai plus peur. Autant jouer le tout pour le tout.
Demain, j'écrirai le dernier article de ce journal puis je le rangerai.
J'y note, à la fin, tous les films que je vais voir, peut-être est-ce la seule chose que je continuerais d'y écrire.
Un second cahier, encore dans son emballage, m'attend patiemment pour les aventures d'une bi-implantée comme on dit !
Cela me fait tout drôle de me dire que ce journal sera fini demain.
Je l'ai commencé surtout pour témoigner, pour échanger, laisser une trace, donner de l'espoir ...
Mais je remarque que ce journal m'a énormément aidée. Mettre sur papier mes ressentis m'a fait prendre conscience de beaucoup de choses, m'a donné de très belles leçons de vie.
J'espère, un jour, pouvoir le publier. Cela se fera ...ou pas. Il fait partie de l'aventure.
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